Chaque année entre janvier et septembre, de nombreux pollens aériens se disséminent dans l’air afin de perpétuer leurs espèces et participer à la biodiversité du monde végétal.
Les personnes allergiques ne verront pas d’un très bon œil l’arrivée de la saison pollinique avec son cortège de symptômes : nez qui coule, nez bouché, crises d’éternuements, démangeaisons au niveau du nez, de la gorge, des yeux ou du palais, yeux rougis irrités et larmoyants (conjonctivite), toux irritative, respiration difficile voire sifflante.
Pourquoi développons-nous des allergies ?
Notre système immunitaire et très bien conçu et il est constamment sur le qui-vive pour ne pas laisser rentrer des pathogènes ou d’autres substances étrangères au corps (virus, bactéries, poisons etc.).
Dans le cas des allergies, il arrive que des éléments étrangers (pollens, cacahuètes etc.) qui sont censés être tolérés par l’organisme provoquent une réaction de défense exagérée du système immunitaire.
Pour quelles raisons est-ce que le système immunitaire a identifié du jour au lendemain des pollens jusqu’ici bien tolérés comme étant des substances dangereuses contre lesquelles il doit lutter en produisant des anticorps spécifiques ? La réponse est complexe car l’allergie a des origines multifactorielles qui nous conduiront à nous intéresser à différents facteurs de risques.
On parle souvent de susceptibilité génétique car une personne ayant un ou deux parents allergiques a plus de risques de développer une allergie. Certes, avoir un terrain atopique est une chose mais ça n’explique de loin pas pourquoi il y a une explosion du nombre de cas d’allergies dans nos sociétés industrialisées. En Suisse environ 20% de la population souffre du rhume des foins.
Les pollens que l’on respire en ville sont souvent couplés à des particules fines polluantes (diesel) qui transforme nos bon vieux pollens 100% nature en pollens mutants baptisés polluènes. Les polluènes sont des substances très allergisantes qui pénètrent plus en profondeur dans l’arbre bronchique. De plus, lors des pics d’ozone (liés à la pollution atmosphérique), certaines plantes, probablement par instinct de survie, produisent du pollen en plus grande quantité.
Les gènes peuvent donc prédisposer à l’allergie mais les causes environnementales sont les principaux éléments à observer : pollution de l’air, toxiques, pesticides, manque de contact avec la nature, alimentation inadaptée, stress (1), faible exposition du système immunitaire à certains microbes, excès de vaccinations (2), environnement trop aseptisé etc.
L’environnement a un impact majeur sur l’expression des gènes, la discipline scientifique qui l’étudie s’appelle l’épigénétique. En naturopathie on donne depuis longtemps des conseils d’hygiène de vie permettant de moduler positivement les gènes grâce à la nutrition, micronutrition, détoxification, techniques de gestion du stres.
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur l’épigénétique vous pouvez lire le livre « Dirty genes» du Dr Ben Lynch en anglais ou encore « Peut-on se libérer de ses gènes, l’épigénétique » d’Ariane Giacobino disponible en français. L’impact de nos styles de vie sur notre santé est malheureusement encore trop sous-estimé par notre système de santé.
L’aspect psychosomatique des allergies
L’inconscient est le chef d’orchestre de nos fonctions vitales et c’est donc à ce niveau que le système immunitaire agit. Dans l’approche naturelle de l’allergie nous explorons les liens corps et esprit car pour certaines personnes la phase d’identification de l’agresseur, dite phase de sensibilisation, serait directement liée à un stress ou à une émotion vécue de manière intense.
Prendre le problème à la racine
Il est possible d’atténuer vos symptômes aigus grâce à certains remèdes naturels bien choisis mais il faut garder à l’esprit que le rhume des foins est une maladie chronique des voies respiratoires qui nécessite une prise en charge holistique permettant de moduler la réaction excessive du système immunitaire sur le long terme. Une prise en charge holistique repose sur un traitement de fond qui prendra en compte les aspects physiques et psychologiques de la personne.
Le traitement de fond naturopathique pour un travail sur le terrain
En naturopathie, on focalisera notre attention sur le travail du foie et des intestins car ils ont tous deux un rôle essentiel à jouer dans la réaction allergique.
Les intestins ne font pas seulement un travail d’assimilation et de redistribution des nutriments mais ils abritent également plus de 70% de notre système immunitaire. Il faut s’assurer que la barrière intestinale soit en mesure d’effectuer correctement son travail de filtre, que le microbiote ne soit pas déséquilibré (3), que le transit se fasse sans difficulté et que l’alimentation ne comporte pas de nutriments mal tolérés. Le système digestif abrite différents acteurs qui dépendent les uns des autres pour le maintien de l’équilibre global et la bonne marche du système immunitaire.
Quant au foie, il a plus de 800 fonctions dont celles de filtrer et dégrader les substances toxiques. Une cure de drainage du foie appelé aussi « détox du foie » permet d’introduire des molécules naturelles issues de plantes médicinales qui participeront au travail de détoxification du foie et de la vésicule biliaire. Certaines plantes hépatiques comme le Chardon-Marie (4) et le Desmodium ont des atouts supplémentaires car ils protègent et régénèrent les cellules du foie. Attention à ne pas vous lancer seul(e)s dans cette aventure, car tout processus de détoxification peut provoquer une crise curative passagère plus ou moins importante (troubles digestifs, éruption cutanées, fatigue etc.) selon les doses journalières recommandées et l’état de santé de la personne.
La recherche du remède de fond en homéopathie
L’homéopathie a un rôle important à jouer dans le traitement de fond d’une allergie car au-delà de l’aspect purement biologique d’un organisme réagissant face à des allergènes il y a l’aspect mental et émotionnel de l’individu qui doivent être pris en compte.
L’homéopathie (tout comme la naturopathie) considère le fait que l’humain est un tout indivisible doté d’une énergie vitale qui l’anime. C’est dans cet esprit que l’homéopathe va répertorier les symptômes de la personne en mettant en avant ceux qui sont les plus particuliers au malade. Lorsque le remède a été soigneusement choisi, les hautes dilutions seront souvent les plus efficaces pour un véritable travail de fond. Les hautes dilutions agissent à des niveaux profonds de l’être, dans un espace où le mental trouve porte close et où l’inconscient prend ses quartiers en rejouant chaque jour la même musique et parfois avec les mêmes fausses notes.
La recherche d’un traitement de fond homéopathique pourra se faire après la période allergique aiguë et environ deux à trois mois avant que la saison suivante ne recommence.
L’homéopathie pour soulager les manifestations aiguës du rhume des foins
J’ai choisi de vous présenter quelques remèdes homéopathiques connus pour atténuer les manifestations aiguës de la rhinite allergique.
Ces remèdes prennent en charge des symptômes généraux que l’on retrouve couramment dans le rhume des foins, ils sont à prendre en basse dilution (4 ou 5CH) pour une action symptomatique. Après avoir sélectionné l’un des remèdes, vous pouvez prendre 3 granules 3x/jour de manière ponctuelle durant les manifestations allergiques. Dans le cas où il n’y a pas d’amélioration rapide, essayez un autre remède ou tournez-vous vers un professionnel pour un traitement plus individualisé.
L’homéopathie est une alternative naturelle aux antihistaminiques dans les cas de rhinites allergiques non compliquées. En cas d’asthme allergique, il est possible de prendre l’homéopathie parallèlement à vos médicaments classiques sans toutefois les arrêter.
Je vous présente ci-dessous quelques remèdes homéopathiques utiles en cas de rhume des foins.
ALLIUM CEPA
Rhume des foins avec écoulement nasal clair qui brûle et excorie les narines et la lèvre supérieure (qui deviennent rouges). Violents éternuements surtout au réveil ou en pénétrant dans une pièce chaude. Grande sensibilité à l’odeur des fleurs. Les yeux sont rouges, piquent, brûlent et coulent mais les larmes ne sont pas irritantes. Sensibilité à la lumière. Toux sèche avec douleur déchirante dans la gorge ou enrouement. Le sujet est somnolent, il baille souvent et éprouve de la difficulté à se concentrer. Les symptômes sont aggravés : le soir et dans une pièce chaude. Ils sont améliorés au grand air.
APIS MELLIFICA
Conjonctivite allergique avec yeux rouges, gonflés et larmoiement brûlant, les yeux brûlent et piquent. Absence de soif durant l’inflammation oculaire. Les symptômes sont aggravés par la chaleur sous toutes ses formes (pièce chaude fermée) et par le toucher. Ils sont améliorés au grand air.
EUPHRASIA
Rhume des foins avec larmoiement abondant et irritant des yeux aggravés par l’exposition au vent ou à la lumière. Les yeux sont rouges et brûlants avec besoin constant de cligner des paupières ou de se frotter les yeux. Les bords des paupières sont rouges, brûlants, tuméfiés et démangent. Le malade a un écoulement nasal abondant qui n’irrite pas les narines. Toux grasse la journée avec expectoration intense de mucus (pas de toux la nuit).
En plus des granules homéopathiques, vous pouvez également prendre le collyre Euphrasia (Weleda) pour soulager vos yeux.
SANGUINARIA
Rhume des foins avec beaucoup de mucosités qui irritent et provoquent une sensation de brûlure dans le nez et la gorge (comme si les muqueuses étaient sèches). L’écoulement nasal est irritant (surtout à droite). Grande sensibilité aux odeurs de fleurs. Les symptômes sont aggravés au soleil.
SABADILLA
Rhume des foins avec éternuements violents et nez qui chatouille. Le nez coule de manière abondante avec sensation qu’il est rempli de mucus, les inspirations par le nez sont pénibles. Le rhume est parfois accompagné de maux de tête ou de respiration asthmatique. Les yeux et les paupières sont rouges et brûlants avec larmoiement. Le nez et le palais démangent. Les symptômes sont améliorés dans une pièce chaude et aggravés en plein air. Sensibilité à l’odeur des fleurs et à l’herbe fraîchement coupée qui l’aggravent.
NUX VOMICA
Rhume des foins avec nez sec et bouché la nuit ou à l’extérieur et écoulement nasal liquide le jour. Sujet aux éternuements le matin. Le rhume est amélioré au grand air et aggravé dans une pièce chaude. Enrouement provoqué par des sécrétions excessives avec démangeaisons de la gorge et des narines. Toux avec sensation d’oppression. Malade hypersensible à toutes les impressions extérieures (lumière, bruit, froid etc.)
Cette liste est non exhaustive, une consultation personnalisée pourra vous aider à trouver le remède qui vous convienne.
Ruby Höldrich
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Sources:
Ninabahen D. Dave, MBBS, Clinical fellow, Lianbin Xiang, MD, Assistant Professor of Medicine, Kristina E. Rehm, PhD, Postdoctoral Research Fellow, and Gailen D. Marshall, Jr., MD, PhD, Professor of Medicine and Pediatrics, Stress and Allergic Diseases, <https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3264048/>
Anthony R Mawson Professor, Department of Epidemiology and Biostatistics, School of Public Health, Jackson State University, Jackson, MS 39213, USA; Brian D Ray President, National Home Education Research Institute, PO Box 13939, Salem, OR 97309, USA; Azad R Bhuiyan Associate Professor, Department of Epidemiology and Biostatistics, School of Public Health, Jackson State University, Jackson, MS 39213, USA, Binu Jacob, Pilot comparative study on the health of vaccinated and unvaccinated 6- to 12- year old U.S. children, <https://www.oatext.com/Pilot-comparative-study-on-the-health-of-vaccinated-and-unvaccinated-6-to-12-year-old-U-S-children.php#Article>
Laboratory of Clinical Immunology and Microbiology, National Institute of Allergy and Infectious Diseases, National Institutes of Health, Bethesda, MD, United States, Yan A.Miles, Allergy as a Disease of Dysbiosis: Is It Time to Shift the Treatment Paradigm?, https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fcimb.2019.00050/full
Santé science, Plantes médicinales, chardon-marie la plante incontournable du foie, https://www.santescience.fr/chardon-marie/
Références bibliographiques:
James Tyler KENT, Traduction de la 4e Édition (1932) par le Docteur Hélène Périchon-Bastaire et le Docteur Raymond Demarque, Présentée par le Docteur Pierre Joly, Matière médicale homéopathique, Editions « Les Annales Homéopathiques Françaises ».
Frans vermeulen, adaptation française : Edouard Broussalian & Jean-Claude Ravalard, Synoptic I, Matière médicale homéopathique, CLV Publishing.
William Boericke, traduction : G.Guénot, Matière médicale 9ème édition, Editions Similia.
Roland Zissu et Michel Guillaume, Fiches de matière médicale homéopathique, Editions Boiron
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